The column is here, in Libération, dated Monday 3 January. A few excerpts with quick translations:
Il ne se passe pas de jour où l’on n’entende dénoncer les risques du populisme. Il n’est pas pour autant facile de saisir ce que le mot désigne. Qu’est-ce qu’un populiste ? A travers tous les flottements du mot, le discours dominant semble le caractériser par trois traits essentiels : un style d’interlocution qui s’adresse directement au peuple par-delà ses représentants et ses notables ; l’affirmation que gouvernements et élites dirigeantes se soucient de leurs propres intérêts plus que de la chose publique ; une rhétorique identitaire qui exprime la crainte et le rejet des étrangers.
Il est clair pourtant qu’aucune nécessité ne lie ces trois traits.
Not a day goes by that we don't hear someone denouncing the dangers of populism. But it's not so easy to grasp what the word means. What is a populist? Across all the drifting uses of the word, the dominant discourse seems to characterize it by three essential traits: a style of direct address to the people bypassing their representatives; the affirmation that governments and societal elites care more about their own interests than those of the public good; an identitarian rhetoric that expresses a fear and rejection of foreigners.
It's clear however that there is no necessary link of these three traits.
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La notion de populisme remet en scène une image du peuple élaborée à la fin du XIXe siècle par des penseurs comme Hippolyte Taine et Gustave Le Bon, effrayés par la Commune de Paris et la montée du mouvement ouvrier : celle des foules ignorantes impressionnées par les mots sonores des «meneurs» et menées aux violences extrêmes par la circulation de rumeurs incontrôlées et de frayeurs contagieuses.
The notion of populism re-establishes an image of the people elaborated at the end of the 19th Century by thinkers such as Hippolyte Taine and Gustave Le Bon, frightened by the Paris Commune and by the growth of the workers' movement: that of ignorant crowds impressed by the squawking of "leaders" and led to extreme violence by the circulation of uncontrolled rumors and contagious frights.
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Ainsi ni les «populistes» ni le peuple mis en scène par les dénonciations rituelles du populisme ne répondent-ils vraiment à leur définition. Mais peu importe à ceux qui en agitent le fantôme. L’essentiel, pour eux, est d’amalgamer l’idée même du peuple démocratique à l’image de la foule dangereuse. Et d’en tirer la conclusion que nous devons nous en remettre à ceux qui nous gouvernent et que toute contestation de leur légitimité et de leur intégrité est la porte ouverte aux totalitarismes.
Thus neither the "populists" nor the people conjured up by the ritual denunciations of populism truly correspond to their definition. But that doesn't matter to those who scare up these ghosts. The essential, for them, is to amalgamate the very idea of a democratic people with the image of the dangerous crowd. And to draw from that the conclusion that we must hand ourselves over to those who govern us and that any contestation of their legitimacy and their integrity opens the door to totalitarianism.
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